A Paris, la fin du 19ème siècle est exceptionnellement féconde en artistes, spécialement en peintres. Pour se réaliser et se distinguer professionnellement, l'artiste doit passer par la capitale française. Malgré les drames sociaux analysés par les écrivains réalistes, Zola en particulier, la classe moyenne parisienne a les moyens pour maintenir les milliers de peintres qui exposent chaque année dans le "salon". D'ailleurs, Zola est le critique qui a promu le controversé mouvement impressionniste. Il est l'ami de plusieurs membres du groupe, intime de MANET, et il se considère le frère de Paul CEZANNE avec qui il soutient une correspondance étroite jusqu'à la publication de "L' Œuvre". Ce climat permet finalement l'avènement de ces innovateurs.

Claude MONET

Impression, Soleil Levant (1872)

 Le FAUVISME

Ce mouvement prolonge les efforts de recherche de Van GOGH et de GAUGUIN. Le mouvement doit son nom à un critique qui voyant une statue classique au milieu de tableaux pleins de couleurs s'exclame: "cela ressemble à Daniel dans la fosses aux Fauves". Le chef de file du groupe est MATISSE (1869-1954).Ce qui intéresse le plus Matisse est la simplification et l'effet décoratif. Il y parvient en oubliant la 3ème dimension, entrelaçant des parties de différents plans en un seul et en employant de violents contrastes de couleurs. Un bon exemple de son art est La desserte rouge (1908-09).

Ici, la table et le mur, avec une décoration commune de rouge et de bleu, semblent se trouver sur le même plan. Le paysage vu par la fenêtre paraît être un tableau sur le mur.

 

André DERAIN, London Bridge (1908)

 

 

La Danse (1909-10) - MATISSE

 L'EXPRESSIONNISME

On peut imaginer que l'Expressionnisme paraît être un antonyme de l'Impressionnisme. Ce n'est pas tout à fait le cas, bien que les expressionnistes ne montrent pas le côté joyeux de la vie comme les impressionnistes l'avaient fait. Le mouvement apparaît durant le première décade du siècle grâce aux découvertes et aux audaces des "postimpressionnistes", spécialement Gauguin et Van GOGH. Il expérimente, avec ses surprenantes combinaisons de couleurs et ses lignes de caricatures, essayant d'exprimer ce que les artistes sentent, dans ce cas précis l'angoisse face à la vie. Les peintres expressionnistes les plus connus sont probablement Edvard MUNCH (1863-1944), norvégien, Oskar KOKOSHKA (1886-1980), autrichien et Egon SCHIELE (L'étreinte, 1917)

L'étreinte - Egon SCHIELE

MUNCH expose en Allemagne et réveille l'intérêt des jeunes artistes. C'est peut-être la raison pour laquelle le mouvement expressionniste rencontre un terrain si favorable dans ce pays. L'œuvre qui définit le mieux MUNCH est Le Cri (1893). Plusieurs séries de lignes de couleurs violentes, discordantes, encadrent une tête sans couleur, en forme de tête de mort, à peine soutenue par la tache noire du corps et laissant échapper un cri sans explication. KOKOSHKA, en plus d'écrire et de fonder une école de théâtre, aura une longue carrière comme portraitiste et, durant une époque, comme paysagiste. Son œuvre ne tarde pas à attirer l'attention par l'emphase qui se manifeste entre le peintre et son thème, et l'angoisse qui se perçoit en elle: ses Enfants Jouant n'ont ni la netteté des enfants de la peinture traditionnelle, ni leur apparente santé, ni leur joie. En plus de la volonté d'expression, la désarticulation du dessin et la confusion des couleurs scandalisent le public contemporain. [On peut également citer Otto DIX dans cette lignée expressionniste].

Le cri - Edvard MUNCH

 Le FUTURISME

Le Futurisme se développe en Italie tandis que le Cubisme apparaît en France et devient effervescent à l'approche de la Première Guerre Mondiale. Un groupe de poètes italiens, MARINETTI à sa tête, propage l'idée que l'Italie est restée en arrière avec ses gloires passées et qu'elle doit démontrer un nouveau dynamisme, s'adapter au progrès et regarder vers le futur, même si pour cela elle doit détruire les souvenirs du passé. Dans les arts plastiques, trois artistes matérialisent les idées exprimées: le peintre BALLA, le sculpteur BOCCIONI et l'architecte SANT'ELIA. En peinture, dans Dynamisme d'une automobile, Luigi RUSSOLO (1885-1947) exprime la vitesse par des couleurs violentes, des maisons qui semblent basculer, un rythme créé par les angles sans toutefois représenter une voiture de façon figurative.

Dynamisme d'une automobile de RUSSOLO

Les Demoiselles d'Avignon, le tableau qui matérialise le Cubisme est produit par PICASSO l'année de la mort de CEZANNE(1906). Le tableau paraît être inspiré par Les Grandes Baigneuses de CEZANNE mais désintègre la représentation en plans et transforme les objets concrets, des femmes, en formes géométriques essentiellement abstraites, parmi lesquelles un œil par ici ou par là rappelle au spectateur qu'il contemple des êtres humains. Le Cubisme paraît naître du "collage", comme si le matériel se transformait en source d'inspiration. Il montre un intérêt renouvelé pour la couleur et un intérêt médiocre pour l'espace et la profondeur. Un bon exemple de cette tendance est: Les Musiciens, tableau de PICASSO avec son Arlequin, son Pierrot et son moine.

Les Demoiselles d'Avignon - PICASSO

 

Les Musiciens - PICASSO

L'abstraction commence depuis les impressionnistes. Le Cubisme n'était qu'une étape nécessaire pour l'atteindre. Les formes géométriques procuraient une nouvelle vision de la réalité. Les noms suggestifs des œuvres picturales depuis TURNER en passant par les futuristes invitaient à dépasser cette vision. Vassily KANDINSKY avec sa 1ère aquarelle de nature abstraite de 1910 emmène la peinture au niveau d'abstraction de la musique, remplissant les formes et les coloris de rythme, d'émotion et de spiritualité. Son idée est que le tableau peut être beau indépendamment de toute représentation par le simple accord des formes et des couleurs.

L'artiste qui définit l'abstraction géométrique est le hollandais Piet MONDRIAN (1895-1944). Il initie sa création, cherchant l'essence dans la réalité et réduisant le réel à des lignes de forces. Il parvient à rejeter les diagonales et les courbes pour centrer l'attention du spectateur sur le tableau.

KANDINSKY : aquarelle de 1910 et Composition 8 de 1923.

 

 

 

MONDRIAN : Composition en rouge, jaune et bleu

 Le DADAÏSME

Le Dadaïsme surgit après les destructions de la Première Guerre Mondiale. Il défend une attitude négative pour tout ce que produit la civilisation belliqueuse que contemplent les artistes du groupe "Dada". Dada est la négation de la transcendance. Le mot dada, en français, appartient au langage infantile et signifie "cheval"; mais pour les artistes qui fréquentent le café "Voltaire" à Zurich entre 1915 et 1922, dada est n'importe quoi. La création se perd en faveur du hasard. Sont présentées comme œuvres Dada: un urinoir acheté dans un magasin que Marcel DUCHAMP prétend faire passer pour une "Fontaine".

 

Le Surréalisme surgit en 1924, avec l'écrivain français André BRETON et son manifeste surréaliste. BRETON prétend associer la spontanéité d'expression qui avait été promue par les dadaïstes à la mécanique mystérieuse des rêves et de l'inconscient découverte par FREUD. Les grands surréalistes sont MAGRITTE, DALI et ERNST.

De MAGRITTE, Le Plaisir est particulièrement intéressant. C'est une œuvre dans laquelle un enfant, vêtu de dentelles raffinées, mord un oiseau encore pleins de plumes. En plus du contraste entre l'innocence traditionnellement associée au concept d'enfant et l'action, on trouve celui de l'élégance du vêtement et de la cruauté de l'attitude.

DALI montre les objets les plus communs sous des formes inespérées [montres molles, dans Persistance de la mémoire (1931)], il associe des formes définies et d'autres imprécises, il joue avec l'ambiguïté de formes qui peuvent appartenir à la fois à des objets distincts.("Coupe de fruits").

MAGRITTE : Le plaisir.

 

DALI : Persistance de la mémoire.

 

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