" La musique, un attribut du pouvoir politique et religieux " Jacques ATTALI in Bruits – PUF, 1977

- La musique s’inscrit avec précision dans les systèmes de pouvoir ó reflet des hiérarchies politiques 

Parallèlement toutefois, subsiste une musique subversive : une musique populaire, lieu de la subversion, transcendance du corps. (cf. aujourd’hui avec les rave parties…)

Charlemagne façonna l’unité politique et culturelle de son Royaume en imposant partout la pratique du chant grégorien, " y compris par l’usage de la force armée ".

- Le jongleur (etym. Joculare : divertir)

Hors de la société, pendant tout le Moyen Age ; condamné par l’Eglise, accusé de pratiques magiques. Un vagabond : il organise la circulation sociale des informations en jouant tout aussi bien dans les villages, pour des noces paysannes que dans les châteaux pour les nobles. "

- Au XIV ème siècle, tout change : le musicien devient un professionnel attaché à une maître unique ; en fait, un domestique. Il se vend tout entier à une classe sociale unique.

• Politique

• Les musiciens de Cour (en France, en Italie – Mantoue par ex.)
• Bach : cf. son contrat de travail (Attali p. 96)

• Le Concert spirituel = ouverture de la musique de Pouvoir à la bourgeoisie.
• L’avènement de l’enregistrement et son rôle économique de substitution à la représentation ó Une transformation très profonde du rapport à la musique : " On voulait, par le disque, enregistrer la représentation ; aujourd’hui, la représentation n’a de succès que lorsqu’elle est un simulacre de l’enregistrement ".
• La notion d’Œuvre de commande
• Religieux

• Le pouvoir de l’Eglise au Moyen-Age => quasi-monopole de la musique religieuse
• Musique et propagande : Réforme, Contre-Réforme
• Social : le mécénat privé :

• Faire montre de splendeur par la musique -> seul l’argent le permet
• Fonctions sociales de la musique : un exemple avec l’opéra

• L’opéra, une musique de Cour à l’origine => Les livrets s’adressent également à ce public : mythologie ou histoire ancienne, déchirement entre Amour et Devoir, allégories à peine déguisées du Souverain. Progressivement, des compagnies d’opéra ds de grandes villes (Venise, Naples, Londres) = un système d’actions (Bourgeoisie, Noblesse). Cette évolution induit des changements musicaux : vers le bel canto et l’omniprésence des rôles solistes.
• Opéra seria / buffa (à partir de fin XVII ème) -> noblesse / bourgeoisie, international / national (cf. singspiel, vaudeville, ballad opera, tonadilla escenica). Les livrets traduisent ce changement : des histoires contemporaines remplacent dans ces opéras buffa les sujets historiques. Parodie de l’opera seria, la bourgeoisie l’emporte tjs sur la noblesse.

• L’Humanisme Cf. cours précédent : Le rapport poésie – musique
• Les Lumières ; l’AuKlärung ; la période pré-révolutionnaire

• La théorisation de l’harmonie :

Au XVIII ème siècle, la raison se substitue ainsi à l’ordre naturel et s’approprie l’harmonie comme outil du pouvoir, comme démonstration du rapport entre bien-être et science. "

• Beaumarchais/Mozart :

Les noces de Figaro (1786) ; interdite en France et en Autriche car politiquement subversive. Elle n’avait pas 2 ans d’âge. La pièce met en scène des personnages contemporains, en période pré-révolutionnaire.

• L’émergence du sentiment national

Avant le XIX ème siècle : Joseph II qui demande Mozart un opéra en langue allemande pour lutter contre l’italianisme musical -> L’enlèvement au sérail

• Promotion d’une langue : affirmer l’identité nationale (le choral, le singspiel, l’anthem…)
• Des thèmes issus de l’histoire (ou de la géographie) du pays : La Moldau, Boris, Iberia,
• L’intrusion des mélodies populaires nationales (musique et folklore)
• Les sujets des opéras verdiens, en lien avec l’histoire du pays (cf. le début du film Senso de Visconti) ; V.E.R.D.I.

• Moussorgski et la mise en scène du peuple russe

Cf. sous-titre de Boris Godounov : Drame musical national " : sujet emprunté à l’histoire nationale (l’avènement du tzar en 1598), nombreux chœurs issus de thèmes populaires, d’autres dans la même veine

• L’émergence de la sensibilité individuelle (le Romantisme)
• Divers

• L’opéra vériste : thèmes issus de la vie quotidienne
• L’ampleur du répertoire pour piano au XIX ème siècle, le lien à faire avec la place de l’instrument dans les salons bourgeois comme instrument de sociabilité, d’imitation des salons parisiens et des Cours.
• Vienne à la fin d’un siècle :

Selon Th. Adorno, L’évolution de la musique reflète le déclin de la bourgeoisie viennoise de l ‘époque