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Epreuve facultative de Musique – Session 2005

XIVème QUATUOR à Cordes en ut dièse mineur opus 131 – Ludwig van BEETHOVEN

Les derniers Quatuors : de l’opus 127 à l’opus 135

Chronologie des compositions de cette époque : 

Ø      1821-1822 : 32e sonate pour piano opus 111

Ø      1819-1823 : Missa Solemnis en Ré Majeur op. 123

Ø      1823 : Trente trois variations pour piano « Diabelli » op. 120

Ø      1822-1824 : Neuvième symphonie op. 125

Ø      1823-1824 : Bagatelles opus 126

Ø      1822-1826 : Cinq derniers quatuors (op. 127, 132, 130, 131, 135) et Grande fugue op. 133

Ø      1826-1827 : Esquisses Dixième symphonie.

 

Les derniers quatuors : liste de ces pièces

-          N° 12 en Mi bémol Majeur op.127 – achevé en octobre 1824

-          N° 13 en Si bémol Majeur op. 130 – achevé en octobre 1825

-          N° 14 en ut dièse mineur op.131 – achevé en juillet 1826

-          N° 15 en la mineur op. 132 – achevé en août 1825

-          Grande fugue op. 133 – achevée en octobre 1825

-          N° 16 en Fa Majeur op. 135 – achevé en octobre 1826

Généralités

Genèse

L’histoire de la composition de ces cinq derniers quatuors, qui incluent la Grande fugue opus 133 – pensée au départ comme dernier mouvement de l’opus 130, elle bénéficia dans un second temps d’une publication séparée et d’un numéro d’opus et fut transcrite pour piano (opus 134) – ne permet pas de dissocier chacune de ces pièces tant nous avons ici affaire à un tout indissociable. Après s’être « libéré » de sa dernière symphonie en septembre 1823 et contrairement à ses projets initiaux (la dixième symphonie et un oratorio), il bifurque vers une autre voie et s’engage à corps perdu, pour ce qui devait être les deux dernières années de sa vie, dans la composition d’une série de quatuors.

Alors qu’il termine la Missa Solemnis et compose la neuvième symphonie, Beethoven reçoit en novembre 1822 plusieurs lettres d’un prince russe de Saint Petersbourg, Nicolas Borissovitch Galitzine, le suppliant d’écrire « un, deux ou trois nouveaux quatuors » ; cette commande correspondait en fait à une demande presque identique de la part de son éditeur de Leipzig (Peters), de quelques mois plus ancienne, et qui n’avait pas aboutie. Il confirme au prince son acceptation en janvier 1823 en lui proposant trois œuvres. Un anglais (Sir Charles Neate) lui fait à la même période la même requête et c’est donc bien six quatuors que Beethoven se promet dès lors composer… Comme il finit par accepter l’offre de l’éditeur, c’est en fait 8 pièces qu’il se propose de mettre en chantier au premier trimestre 1823. Rappelons que sa dernière pièce de ce genre remonte à 1810. La suite des événements se compliquera d’un malentendu avec le mécène qui ne versera pas les sommes promises ; les opus 127, 130 et 132 portent tout de même une dédicace à son encontre. Les trois autres sont dédiés à l’Archiduc Rodolphe (opus 133, Grande Fugue), au Baron von Stutterheim (opus 131) et enfin à Johann Wolfmayer (opus 135). Malgré de nombreuses missives réclamant les œuvres pour lesquelles il avait payé une avance à Beethoven, le prince Galitzine devra attendre presque deux années avant de recevoir sa première commande : le musicien s’avère pendant cette période totalement accaparé par l’écriture de la symphonie et des Variations Diabelli. Mais Beethoven n’oublie pas : on trouve ainsi, au beau milieu des esquisses pour l’Ode à la joie, et par deux fois le thème du dernier mouvement du 15e quatuor en la mineur… A-t-il hésité quant à la destination de ce motif ?

Un événement d’un autre ordre se produit en avril 1823, qui ramène le compositeur aux quatuors : le retour à Vienne de Schuppanzigh, vieil ami qui dirige le quatuor du même nom et contribua à populariser le genre en Europe par ses tournées ; les quatuors « Razumovsky » avaient été écrits pour ce groupe. Depuis le départ de Schuppanzigh en 1816, Beethoven n’avait plus composé de quatuors… Enfin, les exécutions de la IX e symphonie et de la Missa Solemnis se révèlent être des échecs financiers. Beethoven en ressent beaucoup d’amertume : « (…) Viennois ! Rossini et Compagnie, voilà vos héros ! Vous ne voulez plus rien de moi ! (…) Rossini ûber alles ! Peut-être vos pianotages et vos chants sans âme, vos camelotes avec quoi vous ruinez l’art véritable, - c’est là votre goût, ô Viennois ! … »[1].

Langage musical

Eléments analytiques

12e quatuor en Mi bémol Majeur opus 127

Les premières esquisses de la pièce se mêlent aux dernière études pour la IX e symphonie ; sa proximité avec cette œuvre et avec la Missa Solemnis lui confère une atmosphère particulière. A noter également qu’il comprend le plus long scherzo de l’œuvre beethovenienne avec ceux de la symphonie No 9 et du 7e quatuor.

 

15e quatuor en la mineur opus 132

 

 

 

13e quatuor en Si bémol Majeur opus 130

 

 

 

 

Grande fugue pour quatuor opus 133

 

 

 

14e quatuor en ut dièse mineur opus 131

 

Première ébauches de la pièce en décembre 1825 ; l’œuvre est achevée, après un travail acharné, en juillet 1826, date à laquelle Beethoven envoie la partition à son éditeur de Mayence, Schott – il paraîtra en avril 1827. Sur ce document, il note « Volés de ci de là, et recollés ensemble », comme pour dire qu’il serait fait « de pièces et de morceaux »[2]. L’œuvre se révèle pourtant d’une unité très forte : il n’y a la plupart du temps aucune césure entre les différents tempi des sept mouvements. Beethoven affirmait, dans les derniers mois de sa vie, qu’il le considérait comme son meilleur quatuor.

 

 

16e quatuor en Fa Majeur opus 135

 

Ecrit très rapidement, l’œuvre s’avère de proportions restreintes et comprend quatre mouvement, le Lento ayant été ajouté après coup aux trois mouvements initiaux.


[1] Romain Rolland, BEETHOVEN – Les grandes époques créatrice, Albin Michel, 1966, page 1038-39

[2] Jean et Brigitte MASSIN, Ludwig van BEETHOVEN, Fayard, Paris, 1967, page 720.

 

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